Choisir et protéger votre nom de marque et le nom de domaine de votre site internet est souvent la première pierre à l’édifice de votre projet de création de société.
Cette étape est extrêmement importante car le nom reflète l’image de votre entreprise. Il définit votre service, vos produits ou votre activité et vous permet de vous démarquer de vos concurrents.
Cette identification reflète aussi vos valeurs et le message que vous entendez véhiculer.
Trouver un nom peut donc être complexe.
Pour déterminer votre nom de marque, il faut évidemment trouver la bonne idée, celle qui sera à la fois percutante et efficace. Ensuite, il faut vérifier que cette dénomination n’est pas déjà utilisée. Enfin, il est conseillé de protéger votre nom de marque auprès de l’INPI, puis de réserver un nom de domaine pour votre site internet.
Trois questions à se poser :
⇒ Comment choisir votre nom de marque et votre nom de domaine ?
⇒ Avec quels moyens vérifier que votre nom de marque et le nom de domaine de votre site internet sont tous les deux disponibles ?
⇒ Comment et pourquoi protéger votre nom de marque et votre nom de domaine ?
Voici la méthode pour trouver un nom de marque qui marque et qui se démarque !
Le nom de marque et le nom de domaine sont souvent identiques, mais ils peuvent être différents. Avant de choisir votre nom de marque et votre nom de domaine, faisons la différence entre ces deux notions.
Définition du nom de marque :
Le nom de marque permet à une entreprise de créer sa propre identité. Il peut être composé :
• d’un mot (Sarenza) ;
• d’un nom propre (Ford) ;
• d’un nom commun (Carrefour) ;
• d’un nom géographique (Mont Blanc) ;
• d’un groupe de mots (À la Mère de Famille) ;
• de chiffres (No 5) ;
• d’un acronyme (RATP) ;
• d’un slogan (Darty, le contrat de confiance) ;
• d’un mot inventé (Häagen-Dazs) ;
• de mots accolés (Adopteunmec).
Définition du nom de domaine :
Le nom de domaine est l’adresse « postale » d’un site internet.
Par exemple : www.siteenvue.fr
Trouver un nom de marque peut être complexe car il doit évidemment correspondre à vos attentes, mais surtout il doit convenir simultanément aux clients, aux moteurs de recherche et à l’INPI (Institut national de la protection intellectuelle).
En panne d’inspiration, suivez ma recette et appliquez les astuces !
Crédit image – Old grandfather Jemastock 2 par CANVA
A/ Choix d’un nom de marque adapté aux clients, aux moteurs de recherche et à l’INPI
Comment choisir un nom de marque adapté aux clients, aux moteurs de recherche et à l’INPI ?
Le challenge – convenir à tous – est important !
Voici quelques conseils pour un choix avisé en fonction de chaque interlocuteur.
1. Choix d’un nom de marque adapté aux clients
Pour les clients, il est conseillé de porter votre choix sur un nom de marque : mémorisable, compréhensible, identifiable, court et percutant.
Attention ! Il ne faut pas oublier de vérifier la signification du nom dans les langues étrangères et de penser aux jeux de mots qui pourraient y être associés.
Un nom de marque doit se démarquer, certes, mais il faut que le client s’en souvienne et qu’il soit capable de le répéter !
2. Choix d’un nom de marque adapté aux moteurs de recherche
Pour les moteurs de recherche (comme Google, Bing, Ecosia…) et afin d’être trouvé plus facilement sur internet, le nom de marque doit idéalement comporter un mot‑clé représentatif de l’activité et n’avoir ni accent, ni majuscule, ni tiret.
Un mot‑clé rappelant l’activité ou le secteur
Un nom de marque qui évoque de manière directe ou indirecte le secteur d’activité est plus facilement mémorisable et évite toute confusion pour les clients.
Ainsi, l’appellation de « Site en Vue » associe les mots :
- « site », en référence à un « site internet » ;
- « vue », qui peut signifier à la fois « en devenir, en projet » (création de site internet) et « visible » (visibilité sur le Web).
Attention, auparavant, Google favorisait le référencement des sites dont le contenu correspondait au nom de l’URL. Un nom de domaine qui collait le plus possible à la requête tapée par les internautes était ainsi mieux référencé. Toutefois, avec les abus, ce n’est plus le cas et, aujourd’hui, il est fortement déconseillé d’utiliser un nom comme « pizza-nantes-pas-cher.com ». Je vous invite donc à utiliser les mots‑clés avec parcimonie.
Ni accent, ni majuscule, ni tiret
Lorsqu’ils font une recherche sur internet, certains internautes ne saisissent pas les accents. Votre nom de marque doit donc être facile à taper au clavier et le plus court possible. En conséquence, autant éviter les accents, les majuscules et les tirets !
3. Choix d’un nom de marque adapté à l’INPI
En France, les marques peuvent être protégées auprès de l’INPI. Lors du dépôt de marque, l’INPI vérifie trois critères, définis par la loi et la jurisprudence : la marque doit être distinctive, licite et ne pas être trompeuse pour le client. À défaut, l’INPI pourrait refuser le dépôt.
Une marque distinctive
Le nom de marque doit permettre de distinguer une société de ses concurrentes. Il n’est pas possible d’employer un mot ou une expression servant à désigner le produit ou le service proposé, et ce afin de les laisser libres d’utilisation pour tous les acteurs du marché en question. Par exemple, pour un créateur de sites internet, l’INPI refuserait un nom comme « créateur de sites » car il décrit l’activité.
Une marque licite
Il est évidemment interdit de promouvoir une activité contraire à la loi ou de tenir des propos racistes.
Une marque qui ne doit pas être trompeuse
Le nom de marque ne doit pas porter à confusion sur la nature, les caractéristiques ou la provenance du produit. À titre d’exemple, utiliser le terme « France » alors que tout est fabriqué à l’étranger est évidemment trompeur.
Maintenant que nous avons vu les règles à respecter pour choisir un nom de marque, voyons concrètement comment le choisir.
B/ Choix d’un nom de manière concrète
Notez que, d’après Wikipédia, le « naming » désigne la création de noms de marques, de produits, de services, d’entreprises, de distribution, etc. Il s’agit d’une activité spécialisée qui consiste à créer une appellation à travers laquelle l’entreprise ou l’organisation pourront communiquer publicitairement.
Pour cela, vous pouvez faire appel à un professionnel ou laisser libre cours à votre créativité ! Il suffit de se munir d’un papier et d’un crayon, et de suivre la recette et les astuces ci-dessous.
Crédit photo – Peskova de la part de Getty images pro – CANVA
1. Recette pour concocter un nom de marque
Voici la recette en quatre étapes pour se décider !
Définir l’univers de sa marque
Avant toute chose, il est primordial de déterminer les caractéristiques de votre marque en vous posant ces questions :
– Comment définirais-je le style de la marque ? / Quel est le style défini de la marque ?
– Quel est le but de la marque ?
– Qui sont les futurs clients ?
– Pourquoi la marque est-elle unique ?
– Quelles sont les valeurs de la marque ?
Les réponses vous permettront de définir l’univers de votre marque. Cet exercice vous sera également utile pour la création de votre site internet afin de choisir les mots adaptés à votre clientèle.
Lister tous les mots‑clés relatifs au produit ou au service vendu
Sans réfléchir, écrivez tous les mots qui vous viennent à l’esprit en rapport avec votre produit ou votre service. Vous pouvez également utiliser un dictionnaire pour vous aider et noter les synonymes ou les expressions en rapport.
Organiser un brainstorming
Un « naiming’s brainstorming » est le fait de réunir plusieurs cerveaux pour trouver des idées originales, variées et s’ouvrir à d’autres horizons !
Laisser reposer
Prendre son temps n’est pas une perte de temps. Trouver une appellation qui définit au mieux son identité et ses valeurs requiert forcément un peu de patience.
2. Astuces pour définir son nom de marque
Voici quelques astuces, non limitatives, pour réfléchir et trouver le nom parfait pour votre activité.
Créer un nouveau mot
« Kiloutou » est un mot créé et très explicite.
Utiliser des prénoms
Les gâteaux « Michel et Augustin » reprennent simplement les prénoms des deux fondateurs.
Décrire le produit
Pour un service de conciergerie, il existe « Clac des doigts ».
« Facebook » signifie « trombinoscope ».
« La Clinique du Vêtement » fait dans la couture.
Et « La Maison du Chocolat » vend des chocolats !
S’appuyer sur une valeur ajoutée ou sur la nature du produit
« Speedy » se réfère à la rapidité du service.
« Oasis » vend des boissons désaltérantes.
Utiliser ou détourner un mot latin ou grec
« Sony » provient de sonus, qui signifie « son » en latin.
« Vino Vini » (un caviste) signifie « un vin, des vins ».
S’inspirer des symboles ou de la mythologie
« Nike » a pris pour inspiration Niké, qui est la déesse grecque de la Victoire.
Trouver un jeu de mots
On peut trouver « Un Hair Naturel » pour un salon de coiffure bio ou « LU.net » pour un opticien à Nantes, patrie des petits LU.
Détourner une expression ou un dicton
« Papa pique et Maman coud » pour des accessoires de coiffure et de mode.
« Interdit de me gronder » et « Jacadi » pour des vêtements pour enfants.
« Mon Beau Miroir » pour réserver en ligne des soins à domicile.
« À Ciel Ouvert » pour un installateur de Velux.
La technique du « portrait chinois »
Et si votre marque était une couleur ? Un végétal ? Une saison ? Un animal ? Une qualité ? Une chanson ? Ainsi « Jaguar » associe les qualités de l’animal à sa marque de voitures.
Laisser un robot choisir son nom de marque
Eh oui, vous pouvez également vous rendre sur des sites donnant des idées de noms, tels que https://www.makemyname.app/ ou http://www.trouverunnom.com/ !
Attention, une fois votre nom de marque choisi, il est important de vérifier son impact et éventuellement de le modifier en fonction des réactions.
Crédit photo – TheaDesign de la part de Getty Image Pro par CANVA
Soyez patient !
Trouver le nom qui vous ressemble ne se fait pas en cinq minutes !
Vous devez absolument prendre le temps de la réflexion.
II DISPONIBILITÉ DU NOM DE MARQUE
Avant de choisir définitivement le nom de votre marque, il est indispensable d’en vérifier la disponibilité sur internet auprès des moteurs de recherche et des réseaux sociaux, ainsi qu’auprès de l’INPI, d’Infogreffe et des bureaux d’enregistrement des noms de domaine.
Ces recherches vont permettre de contrôler :
– que le nom n’est pas déjà utilisé ;
– qu’un nom similaire n’existe pas déjà (similitudes phonétiques, orthographe proche, ressemblance visuelle en cas de présence d’un logo…).
Crédit image – Global research concept Dapa Images par CANVA
A/ Disponibilité du nom sur internet
Le nom de vos rêves est-il déjà utilisé par d’autres internautes ? Pour le savoir, votre mission est d’enquêter sur le Web auprès des moteurs de recherche ainsi qu’auprès de tous les réseaux sociaux. Cette étape peut être longue et fastidieuse mais elle est capitale.
1. Disponibilité d’un nom auprès des moteurs de recherche
Pour cela, il suffit de taper le nom que vous avez choisi et de voir si quelqu’un l’utilise déjà. Attention, il est recommandé de tester votre idée sur plusieurs moteurs de recherche.
Cette démarche va également vous permettre de vous rendre compte de la viabilité de votre idée. En effet, si vous vous positionnez sur un mot déjà très utilisé, il sera difficile de se faire une place sur les moteurs de recherche. Par exemple, si votre nom est « Goog », tous les services de Google vont apparaître avant vous ! De plus, un nom très proche peut être déjà utilisé et cela pourrait créer de la confusion pour les utilisateurs.
2. Disponibilité d’un nom auprès des réseaux sociaux
Il est indispensable de faire également cette vérification auprès de tous les réseaux sociaux. Pour vous simplifier la tâche, ce site vérifie sur l’ensemble des réseaux sociaux la disponibilité d’un nom : https://www.namecheckr.com/
Crédit photo – Pashalgnatov Getty Images – CANVA
Quel soulagement ! Votre nom n’est ni utilisé sur les moteurs de recherche ni sur les réseaux sociaux !
Mais est-il disponible auprès de l’INPI, d’Infogreffe et des bureaux d’enregistrement des noms de domaine ?
B/ Disponibilité du nom auprès de l’INPI, d’Infogreffe et des bureaux d’enregistrement
L’enquête sur la possibilité d’utiliser votre idée n’est pas terminée : vous devez continuer vos investigations auprès de l’INPI, d’Infogreffe et des bureaux d’enregistrement des noms de domaine.
1. Disponibilité d’un nom auprès de l’INPI : la recherche d’antériorité
L’Institut national de la protection intellectuelle (INPI) est l’organisme qui s’occupe notamment de la protection des noms de marque.
Le dépôt d’une marque ne doit pas porter atteinte à des droits antérieurs. En conséquence, on ne peut pas déposer un nom qui a déjà fait l’objet d’une marque antérieure ou qui est déjà utilisé par une autre entreprise dans le même domaine, afin d’éviter le risque de confusion.
Une recherche d’antériorité est donc indispensable. Elle permet de contrôler qu’il n’existe pas de marque identique ou similaire déjà utilisée. Elle se fait par deux biais : la recherche à l’identique et la recherche de similarités.
La recherche à l’identique : recherche simple et gratuite
Cette première recherche permet de savoir rapidement si le nom est déjà déposé sur le moteur de recherche de l’INPI.
Si vous trouvez un nom de marque identique pour des produits ou services similaires, il faut trouver un autre nom ! Autrement, vous pouvez continuer en faisant la recherche de similarités.
La recherche de similarités : recherche avancée et payante
C’est une recherche de toutes les marques et des sociétés similaires. Elle prend en compte les ressemblances visuelles, orthographiques, phonétiques et intellectuelles qui peuvent exister entre le nom que vous avez choisi et ceux qui sont déjà déposés ou enregistrés.
L’INPI n’interprète pas les résultats mais se contente de fournir un listing avec le nom des marques et des sociétés. Deux rapports vous seront alors remis :
– une recherche de similarités des marques auprès des registres des marques françaises, de l’Union européenne et internationales. Les secteurs d’activité sont classés par groupes appelés « classes » ;
– une recherche de similarités des sociétés auprès du fichier du Registre national du commerce et des sociétés. Les activités sont classées par groupes appelés « GAS » (groupes d’activités similaires).
Pour faire cette recherche de similarités, il vous sera demandé de définir les classes et les GAS dans lesquels vous voulez faire votre recherche.
Le coût de ce service est de minimum 80 euros, il dépend du nombre de classes et de GAS sélectionnés. Le résultat est obtenu sous 48 heures.
Quelques règles quant à l’utilisation du nom de marque 
⇒ Deux sociétés peuvent porter le même nom à condition qu’elles dépendent de secteurs d’activité complètement différents.
Par exemple, il existe deux entreprises « Mont Blanc » (ou « Montblanc »), l’une fabrique des crèmes desserts et des yaourts, l’autre des stylos de luxe. « Lotus » est une marque de voiture, de papier toilette et de gâteaux !
L’essentiel étant qu’il n’existe pas de risque de confusion entre les marques.
⇒ Une marque non exploitée mais déposée empêche son utilisation si vous envisagez de la reprendre dans un secteur économique identique. En effet, cette marque a acquis l’antériorité du nom.
⇒ Attention, lors du dépôt d’une marque, l’INPI ne vérifie ni l’antériorité ni la disponibilité, d’où l’importance d’effectuer par vous-même une recherche à l’identique et de similarités.
Si la marque n’est pas disponible car déjà déposée auprès de l’INPI, elle peut être contestée par le propriétaire de droits antérieurs. Les risques encourus sont une attaque pour contrefaçons ou concurrence déloyale et une interdiction d’exploiter la marque. Ces recherches sont donc à effectuer avant d’utiliser la marque.
En cas de doute, n’hésitez pas à consulter un avocat spécialisé en droit de la propriété intellectuelle et droit des marques.
2.Disponibilité du nom auprès d’Infogreffe
Lors d’une création d’entreprise, on doit déposer un nom de société auprès d’Infogreffe. Or, certaines sociétés n’ayant pas de site en ligne, elles ne sont pas toutes visibles sur internet et il est indispensable de faire cette démarche directement auprès d’Infogreffe : https://www.infogreffe.fr/recherche-siret-entreprise/chercher-siret-entreprise.html
Si vous trouvez un nom de société dans un secteur d’activité identique ou similaire au vôtre, il faut trouver un autre nom !
3. Bureau d’enregistrement des noms de domaine
Notez que certaines personnes réservent un nom auprès d’un hébergeur sans avoir vérifié s’il était disponible. D’autres spéculent sur des noms de domaine en les réservant puis en tentant de les vendre à des prix prohibitifs. Dans les deux cas, vous serez embêté de constater que vous ne pouvez pas utiliser le nom de domaine en lien avec votre nom de marque.
Il est donc important de vérifier en amont la disponibilité de votre nom de domaine auprès des hébergeurs. Le site de l’AFNIC peut vous y aider : https://www.afnic.fr/fr/votre-nom-de-domaine/comment-choisir-et-creer-mon-nom-de-domaine/recherche-de-disponibilite/
Dans les faits, beaucoup de noms sont déjà pris. Ainsi, pour éviter les conflits entre nom de marque, nom de domaine et dénomination sociale, à partir du moment où un nom est utilisé ou similaire, il est recommandé d’en changer. De plus, un nom rare permettra de mieux se positionner dans les moteurs de recherche.
Une fois que vous avez vérifié que votre nom de marque est disponible, il est préconisé de déposer sa marque auprès de l’INPI puis de réserver son nom de domaine.
Crédit photo – Padlock protection Djvstock et Web protection Jemastock2 par CANVA
III PROTÉGER SON NOM DE MARQUE ET RÉSERVER SON NOM DE DOMAINE
Ça y est, votre nom de marque est trouvé ! Et vous n’avez évidemment aucune envie que quelqu’un vous pique l’idée ! Alors comment protéger votre nom de marque et réserver votre nom de domaine ?
On protège sa marque auprès de l’INPI et on réserve son nom de domaine auprès d’un hébergeur.
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A/ Protection du nom de marque auprès de l’INPI
Il est vivement recommandé de déposer votre nom de marque auprès de l’INPI pour le protéger. Il est également possible d’y joindre un slogan et un logo. Cette formalité n’est pas obligatoire mais, à défaut, une autre personne pourrait l’utiliser !
1. Dépôt de la marque
Avant de commencer votre demande en ligne de dépôt de marque, il est conseillé de lire attentivement les instructions, dont voici le lien : https://www.inpi.fr/fr/services-et-prestations/depot-de-marque-en-ligne
La procédure n’est pas intuitive, il faut être patient ou faire appel à un professionnel.
Un dépôt de marque n’a pas vocation à protéger un nom de manière générale, mais un nom servant à identifier des services ou des produits. Vous ne pouvez donc pas protéger votre marque sur l’ensemble des services et produits existants ni sur la totalité de la planète.
Lors du dépôt de votre marque, vous devez donc faire des choix parmi des secteurs d’activité que l’INPI appelle « classes ». Il existe 45 classes de produits et services : à vous de choisir celles dans lesquelles vous souhaitez une protection. Le choix de la classe se fera en fonction de votre activité. Par exemple, la joaillerie dépend de la classe 14.
Cette classification dite « de Nice » n’est pas toujours logique. Ainsi, la classe 45 concerne les services juridiques et les services de pompes funèbres !
Le coût de dépôt d’une marque est de :
– 250 euros jusqu’à 3 classes ;
– 42 euros par classe de produits ou de services supplémentaire.
Ce règlement se fait directement sur le site de l’INPI au moment du dépôt de votre marque. Attention, une fois la marque déposée auprès de l’INPI, vous recevrez un courrier vous réclamant des sommes complémentaires pour finaliser les formalités de votre marque. Cette demande est une arnaque ; vous n’avez plus rien à régler.
La marque est publiée par l’INPI au Bulletin officiel de la propriété industrielle (BOPI) dans les six semaines suivant le dépôt de la marque.
Les titulaires de droits antérieurs peuvent s’opposer à l’enregistrement de votre marque pendant un délai de deux mois. En cas d’opposition, l’INPI examine le dossier dans un délai de six mois. S’il apparaît que la marque existait déjà, la nouvelle marque est retirée.
En cas de non-opposition, la marque est enregistrée et publiée dans un délai minimal de cinq mois suite au dépôt. C’est pourquoi il est important, lors de la création de votre entreprise, de choisir un nom de marque dès le début de votre projet afin d’éviter de perdre du temps par la suite ! Le certificat d’enregistrement de la marque est à conserver.
Une marque validée par l’INPI est protégée pendant dix ans.
2. Surveillance de la marque
Une fois votre marque déposée, il vous revient de la surveiller afin de vous assurer que personne ne dépose de marque identique ou similaire. En effet, il n’est pas prévu dans les attributions de l’INPI de vérifier si un nom de marque identique ou similaire a déjà été déposé. Concrètement, lorsque l’INPI reçoit une demande de dépôt de marque, il ne vérifie que le caractère distinctif, licite et non trompeur de la marque.
Pour effectuer cette surveillance, vous pouvez mettre en place des Google Alertes afin d’être prévenu lorsque le nom de votre marque est utilisé sur internet : https://www.google.fr/alerts
Crédit photo – Niro Design de la part de Getty Images – CANVA
B/ Réservation de son nom de domaine auprès d’un bureau d’enregistrement
La réservation du nom de domaine auprès d’un bureau d’enregistrement est la dernière étape dans le processus du choix de votre nom. Et c’est la première pour créer votre site Web ! En effet, un site internet a besoin à la fois d’un nom de domaine (une adresse postale) et d’un espace pour être visible sur le Net (un hébergement).
1. Composition du nom de domaine
Le nom de domaine est l’adresse postale de votre site sur internet. Celle-ci permet d’accéder à votre site.
Une adresse internet se compose :
– d’un préfixe « www. » ;
– de votre nom de domaine (par exemple « siteenvue » ) ;
– d’une extension (.fr, .com, .bzh, .danse, .coach, .bio…).
Il faut donc réserver un nom et une ou des extensions.
Il est également possible de réserver plusieurs adresses avec des extensions différentes. Il suffit de payer !
Voici un site qui permet de savoir quels sont les noms de domaine et les extensions disponibles : https://domainr.com/
Selon votre activité ou votre région, il peut être judicieux de choisir une extension originale, comme « .bzh » si vous êtes en Bretagne.
2. Réservation du nom de domaine
La réservation s’effectue auprès d’un bureau d’enregistrement (tel qu’OVH, AMEN, One2Net…) qui permet de louer un nom de domaine. Le coût varie selon l’extension choisie. Il faut compter au minimum 10 euros par an.
En général, la réservation du nom de domaine se fait pour un an, mais la location peut être pour une durée supérieure (dix ans par exemple). Les moteurs de recherche apprécient les noms de domaine ayant de l’ancienneté et de longues durées de location.
3. Pourquoi réserver plusieurs extensions ?
Réserver plusieurs extensions permet de se protéger du cybersquatting. Selon Wikipédia, « le cybersquattage, plus couramment désigné par l’anglicisme cybersquatting, est une pratique consistant à enregistrer un nom de domaine correspondant à une marque, avec l’intention de le revendre ensuite à l’ayant droit, d’altérer sa visibilité ou de profiter de sa notoriété ».
Imaginons : vous avez acquis Monsite.fr et un cybersquatteur a réservé Monsite.com. Il peut arriver à se positionner avant votre site sur les moteurs de recherche et vous faire perdre des clients. Il peut également vous proposer de racheter Monsite.com à un prix prohibitif.
À titre d’exemple, les chaînes de télévision France 2 et France 3 n’avaient pas réservé l’extension « .com ». Des Russes l’ont fait, puis ils l’ont revendue à des Sud-Coréens qui ont eu l’idée d’en faire un site pornographique…
En attendant d’avoir la notoriété de ces chaînes françaises, il est toujours préférable de protéger sa marque dès le départ et de réserver plusieurs extensions.
Votre marque est enfin choisie, elle est disponible et protégée. Et vous avez réservé votre nom de domaine pour créer votre site internet.
Crédit photo – Osmanurper Getty Images – CANVA